HISTOIRE DE L'IDO
LA LANGUE DE LA DELEGATION
par le professeur Otto Jespersen

En juin 1907 la Délégation pour l'adoption d'une langue auxiliare internationale, conformément à ses statuts, a élu le comité qui devait décider quelle langue artificielle est la plus adaptée pour être introduite dans des communications internationales.

La comptabilité des bulletins de vote était contrôlée par le bien connu général français Sebert. En octobre de la même année le comité ainsi élu est venu siéger à Paris, où s'est déroulé au total 18 longues et fatigantes séances. Tous les élus ne sont pas venus. Quelques uns avaient utilisés le droit octroyé par les statuts d'envoyer un suppléant par procuration. Les membres assistants avaient les langues natives suivantes: Français, Allemand, Anglais, Danois, Italien, Polonais(Russe). Les sciences suivantes étaient représentées: linguistique, astronomie, mathématique, chimie, médecine, philosophie.

Etaient élus comme président d'honneur l'astronome Förster de Berlin qui cependant n'a pu participer seulement qu'à peu de séances, comme président le chimiste Ostwald de Lieptzig ( prix Nobel ), comme vice-président les deux professeurs de linguistique, Baudoin de Courtenay de St Petersbourg et moi. Avec le plus grand zèle et persistance ont participé aux discussions outre les linguistes justes mentionnés, le secrétaire professeur Couturat de Paris, le recteur Boirac de Dijon (président du Comité Linguistique espérantiste), le suppléant de ce dernier, Gaston Moch ( à qui on a permis de participer aussi aux séances auxquelles M.Boirac lui-même pouvait assister), M.P.Hugon (représentant de W.T.Stead) et le mathématicien professeur Peano de Turin. Les discussions ont été conduites presque tout le temps en France; quelques fois pourtant le professeur Baudoin de Courtenay préfèrait parler en allemand et parfois M.Peano parlait dans son Latina sen flexiono. Les discussions au sujet de Parla de M. Spitzer (voir dessous) ont été conduites selon son désir tout en allemand. Les débats ont été dirigés avec une super habileté par M.Ostwald, qui était capable de prévenir les trop violentes manifestations des passions, et qui par son talent spécial de synthèse philosophique avait une capacité remarquable à saisir les principes et grands principaux points de vue et d'empêcher les débats de se perdre en détails.

Avant les séances à Paris avait été fait un important travail. Messieurs Couturat et Leau déjà en 1903 dans Histoire de la langue universelle avaient donné un résumé critique des systèmes de langues artificielles nés jusqu'à lors et l'ont suplété en 1907 par Les nouvelles langues internationales . Nous avons reçu de très nombreux livres et brochures au sujet de toutes les langues les plus importantes et en plus plusieurs lettres d'inventeurs, de défenseurs et d'opposants. Les lettres adressées à la Délégation comme telles et non à des membres individuels du comité, étaient résumées et analysées par les secrétaires dans une importante brochure écrite à la machine que nous recevions environ un mois avant la scéance; cette brochure contenait aussi un article critique au sujet de l'état du problème d'alors, qui après était imprimé sous le titre Conclusions du rapport. Pendant la scéance arrivaient aussi des lettres, entre autres de l'éminent linguiste anglais Sweet, du Dr.Zamenhof, du chef des naturalistes Rosenberg. Ainsi nous avions un matériel conséquent et considérable, dont plusieurs systèmes non-publiés présentés à notre examen.

Les inventeurs des systèmes linguistiques avaient été invités à assister soit en personne ou par un représentant pour défendre leurs systèmes. Cette offre a été utilisée par Dr.Nicolas (Spokil), M.Spitzer (Parla) et M.Bollac (La Langue bleue); de plus, Dr.Zamenof s'était fait représenter par M.de Beaufront, qui pendant de nombreuses années avait propagé l'Espéranto; et en guise de représentant du Neutral est venu M.Monseur, professeur de linguistique comparative à Bruxelles; cependant sa plaidoirie avait le caractère moins d'une défense positive pour le Neutral que d'une zélote et experte accentuation des faiblesses de l'Esperanto. De ces discussions avec des extérieurs deux épisodes méritent une mention à part: Dr.Nicolas emphasait comme avantage de son système fondé sur des principes "à priori", qu'il est construit selon une solide étude des lois de la mnémonique et par conséquent est particulièrement facilement mémorisable. Pourtant il fut presque offensé lorsque j'ai voulu commencer à l'interroger au sujet de son propre dictionnaire, et ainsi il est apparu qu'il ne pouvait pas mémoriser les mots qu'il avait fait lui-même. M.Bollac a présenté en un très éloquent discours sa La Langue bleue, pour la propagation de laquelle il avait sacrifié beaucoup d'argent; il a terminé par une déclaration que même si il souhaite (comme on comprend) que sa langue soit adopté, il veut pourtant accepter le verdict du comité expert, si il en résulte autrement : cette promesse il l'a tenu loyalement en étant maintenant membre de l'organisation Ido à Paris.

Pendant les discussions on a vu bientôt, que pas même un membre du comité était prêt à accepter une langue du type a-priori contenant des mots choisis arbitrairement, mais que tous privilégiaient le plus large utilisation des éléments déjà internationaux des langues naturelles. L'élection était donc réduites aux langues du groupe dont les meilleurs représentants connus sont l'Espéranto, le Neutral, le Novilatin et l'Universal, qui peuvent à mains égards être considérés comme des variantes du même type de langue. A part les deux premiers, comme langues les mieux travaillées et pensées, finalement ont joué un rôle majeur dans les débats, et les avantages des uns étaient comparés aux autres. A la faveur du Neutral était l'alphabet naturel sans lettre circonflexée, dont l'Espéranto seul parmi les presque cent langues artificielles osait offrir au monde, de plus la sélection naturelle des mots pour beaucoup de cas, à part pour les pronoms, où on critiquait fortement le système a-priori, totalement artificiel de l'Espéranto. D'un autre côté dans l'Espéranto davantage était fait pour prévenir les doubles sens; les formes de mots souvent crues et disgrâcieuses du Neutral étaient évitées, et en utilisant partout différentes terminaisons dans les différentes classes de mots on aboutissait à ceque n'importe qui qui apprenait une fois ce système facile pouvait rapidement et sûrement s'orienter dans les phrases, d'une manière qu'une claire compréhension en résulte; en même temps les nombreuses voyelles finales produisent une euphonie et rendent plus facile la prononciation à toutes les nombreuses nations, dont les langues utilisent seulement rarement des consonnes dans la terminaison des mots.

De façon très détaillée ont été discutés les principes pour l'internationalité du choix des mots, pour la formation des mots (dérivation) e pour l'unicité du sens. Pour le premier on approuva l'idée que j'ai proposé à Tilskueren, 1905, que l'internationalité ne doit pas être mesuré selon le nombre des langues dans lesquelles le mot est trouvé, mais selon le nombre des hommes qui par leur langue natale le connaissent. La discussion sur la formation des mots s'est occupé en partie de la dissertation que M.Couturat avait publié peu de temps avant, Etude sur la dérivation en Espéranto; ses principes étaient défendus avec succès par M.Couturat contre M.Boirac, qui affirmait la supériorité du principe de Zamenhof.

Durant la dernière séance le centre des discussions était le projet anonyme Ido, qui avait été présenté par M.Couturat à la place de l'auteur; aucun parmi les membres du comité ne savait autre chose au sujet de l'auteur que du négatif, qu'il était dû ni à Couturat, Léau, ni à quelque membre du comité lui-même. C'était une espèce d'Espéranto, dans lequel avaient été pris en compte les critiques que de nombreux côtés on avait déjà faite précédement à la langue de Zamenof  et ainsi il montrait sur plusieurs points le milieu souhaité entre Espéranto et Neutral. Par l'examen de détail de ce projet on ne l'a pas approuvé pourtant dans toutes ses particularités, ni concernant la grammaire ni concernant la sélection des mots; et cette langue (jamais publiée) parconséquent en de nombreux points différe de ce qui est maintenant connu sous le nom de l'Ido.( Ce fait est mémorable parceque de nombreuses objections dirigées contre le grand changement de la langue de la Délégation sont fondées sur la différence entre le projet et la langue finale bien qu'évidemment il n'est pas juste d'introduire ainsi dans le débat un brouillon jamais publié.)

Parcequ' on a vu que c'était impossible de discuter à fond et décider de tous les innombrables petits détails, on s'est réuni pour l'élection d'un plus petit sous-comité pour ce travail, et après cela on a adopté unanimement (donc aussi avec les votes des Espérantistes) la déclaration suivante: "Aucune parmi les langues existantes peut être acceptée en bloc sans changements. Mais le Comité décide principalement d'adopter l'Espéranto pour sa relative perfection et pour le large et multiple usage qui en a été déjà fait, mais sous réserve de plusieurs changements exécutables par la Commission permanente (le sous-comité mentionné au-dessus) dans le sens indiqué par la fin du rapport des secrétaires et par le projet Ido, et si possible en accord avec le comité linguistique espérantiste."

Par égard à la collaboration avec le comité espérantiste on décida que ce verdict provisoire ne serait pas publié. De source compétente on nous avait donné bon espoir que le Lingva Komitato pourra facilement être d'accord avec nous pour tout cequi est essentiel, et nous nous sommes séparés le 24 octobre confiants que bientôt réussira une union de tous les amis de l'idée d'une langue mondiale autour de l'Espéranto réformé.

Mais bientôt est apparu qu'il existait dans le mode espérantiste des éléments très opposés à cette collaboration. Dr. Zamenhof, qui plusieurs fois avait déclaré qu'il se soumettrait, si un comité scientifique compétent changait sa langue " jusqu'à ne plus la reconnaître" - Dr Zamenhof, qui lui-même en 1894 avait proposé des changement radicaux en Espéranto ( dont plusieurs changements concordent avec ceux que nous avons exécuté) - qui deux fois aussi tard qu'en 1906 proposait des réformes qui n'étaient pas publiées par les Espérantistes ( entre autres je mentionne -e au lieu de -au , de la terminaison du pluriel -j : bona patro au lieu de bonaj patroj, kom au lieu de kiel, Anglio au lieu de Anglujo, breva au lieu de mallonga, mem au lieu de malpli, sub au lieu de malsupren) - Dr. Zamenhof qui même après la clôture de nos séances nous avait envoyé quelques petites propositions de réforme dans sa langue - ce même Dr.Zamenhof subitement maintenant, en janvier 1908, rompit toute discussion avec nous, déclara que la Délégation dans son ensemble "n'existe pas " pour lui, et après cette période il soutien l'Espéranto inchangé et rigide sans écarter certains des défauts que des praticiens et théoriciens avaient concordemment démontré.

Les principales revues d'Espéranto combatirent la nouvelle langue en partie par un silence sytématique au sujet de sa réelle nature, en évitant des discussions sur les réelles questions (linguistiques), en partie par une série d'ataques personnelles. (La revue danoise d'Espéranto longtemps fut une exception honorable de ces attaques.)

Les attaques personnelles se concentraient en partie autour de M.L.de Beaufront, principalement parcequ'on savait qu'il était l'auteur du projet anonyme Ido en même temps qu'il représentait le Dr.Zamenhof devant le comité. Ici j'ai l'intention ni de défendre ni de condamner le côté moral de sa conduite; pour moi comme pour certains membres du Comité la pure question objective au sujet des qualités nécessaires de la langue à adopter était toujours seulement décisive; et notre résultat final n'aurait absolument pas pu devenir autre, même si Dr.Zamenhof  lui-même avaitt assister personellement devant nous. Nous tous connaissions très bien l'Espéranto, qui était fortement représenté dans nos séances, entre autre par le recteur Boirac; une certaine partialité contre l'Espéranto ne pouvait être allégué. En regrettant qu'aucun sténograhe n'ai assisté pour écrire chacunes de nos discussions à Paris, si il avait existé un rapport officiel sténographié, alors, selon ma ferme conviction, la plupart des attaques et contre de Beaufront et contre tout le Comité auraient échoué fiasquement et sans effet. Alors on aurait vu que personne dans nos discussions n'avait besoin de craindre une publication, mais qu'elles étaient des discussions sérieuses, solides et objectives entre compétences, qui n'avaient aucun autre but qu'une connaissance de la vérité. Heureusement aussi la grande majorité des membres du comité se tenaient hautement au-dessus toute espèce de suspicion.

On a dit très souvent, que nous devions seulement choisir entre les systèmes déjà existants, mais que nous allions au-delà de notre compétence en exécutant ou en proposant des changements dans un d'eux; mais à cela on peut répondre : notre droit de faire cela est reconnu indirectement par Dr.Zamenof, lorsqu'il nous pria avec insistance de ne pas faire de grands changements dans l'Espéranto, et directement par les adeptes du Neutral et des autres systèmes. Personne aurait contesté notre droit d'adopter le Neutral sous réserve de nombreux changements, par lesquels cette langue fut rendue proche de l'Espéranto - et le résultat final aurait été totalement le même que la langue existante de maintenant. Si nous préfèrions mentionner précisémment l'Espéranto comme le fondement , qui était adopté dans une forme modifiée, cela a été fait par égard aux Espérantistes avec gratitude pour leur important travail pour rendre l'idée d'une langue mondiale connue et populaire, et non pour une quelconque autre cause.

Après la rupture on a travaillé pour perfectionner les dictionnaires et la grammaire; ils ont été publiés au printemps 1908, les premiers avec une préface de moi, qui résumait le fondement théorique de la langue. Dans laquelle j'avais formulé pour la première fois le principe qui ensuite était souvent cité avec approbation : " LA MEILLEURE LANGUE AUXILIAIRE INTERNATIONALE EST CELLE QUI EN TOUS POINTS OFFRE LA PLUS GRANDE FACILITE AU PLUS GRAND NOMBRE D'HOMMES."

Presque simultanément selon une proposition faite par Ostwald et avec un programme approuvé par lui et par d'autres membres du comité fut fondé la revue Progreso. Dans laquelle on discutait librement et à partir de nombreux points de vue les principes et les détails de notre langue; et bientôt il apparaissait que ce, contre quoi les plus nombreuses critiques de nombreux pays s'opposèrent le plus, étaient des mots et des formes d'Espéranto, que nous avions laissé continuer, quelques fois contre nos propres principes. Après qu'une Union des amis de la langue internationale fut formée, ses membres ont élu une Académie pour décider au sujet des questions linguistiques discutées dans Progreso, et cette académie pendant les années passées améliora de nombreux points de la langue, de façon que maintenant très peu de travail reste à faire, si on fait abstraction de la sélection des mots pour toutes les notions spéciales et techniques. De nombreux Idistes de nombreux pays aidèrent au résultat d'une langue qui en presque tous rapports est vraiment excellente; parmi les plus sérieux et laborieux collaborateurs je veux mentionner notre infatigable secrétaire et rédacteur L.Couturat à Paris, Paul de Janko à Constantinople et Birger Jönsson à Copenhague. C'est très important de faire remarquer que la langue Ido actuelle n'est pas le travail d'un individu, mais un condensé des efforts de nombreuses années et de nombreux hommes pour produire une langue aussi facile, claire et riche que possible - une langue que et des savants et des praticiens peuvent recommander au plus large usage dans toutes relations internationales.

GENTOFTE, Copenhague, Danemark, Juin 1912

Traduction : L.Landais, août 2004

IDO-HISTORIO
LA LINGUO DI LA DELEGITARO
da Profesoro Otto Jespersen

En junio1907 la Delegitaro por adopto di internaciona helpolinguo segun sua statuti elektis la komitato, qua devis decidar, qua linguo artificala esas la maxim konvenanta por introduktesar en internaciona komuniki.


La konto di la vot-folii kontrolesis da la konocata Franca generalo Sebert. En oktobro di la sama yaro la tale elektita komitato kunvenis en Paris, ube eventis sume 18 kunsidi longa e fatiganta. Ne omna elektiti aparis; kelki uzabis la yuro grantita a li da la statuti sendar supleanto kom prokuraco. La membri asistanta havis la sequanta patrala lingui: Franca, Germana, Angla, Dana, Italiana, Polona (Rusa). La sequanta cienci esis reprezentata: Linguistiko, astronomio, matematiko, kemio, medicino, filozofo.


Kom honor-prezidanto elektesis la astronomo Förster de Berlin, qua tamen povis partoprenar nur poka kunsidi; kom prezidanto la kemiisto Ostwald de Leipzig (Nobel-premiizita); kom vice-prezidanti la du profesori di linguistiko, Baudouin de Courtenay de St. Petersburg e me. Kun la maxim granda zelo e persistemeso partoprenis la diskuti ultre la jus mencionita linguisti la sekretario profesoro Couturat de Paris, rektoro Boirac de Dijon (prezidanto di la Esperantistala Lingva Komitato), la supleanto di ica, sro Gaston Moch (a qua on permisis partoprenar anke ta kunsidi, en qui sro Boirac ipsa povis asistar), sro P. Hugon (reprezentanto di W. T. Stead) e la matematikisto profesoro Peano de Torino. La diskuti duktesis preske la tota tempo en Franca; kelkafoye tamen prof. Baudouin de Courtenay preferis parolar Germane e poka foyi sro Peano parolis en sua Latina sen flexiono. La diskuti pri Parla di sro Spitzer (videz infre) duktesis segun sua deziro tote en Germana. La debati direktesis kun supera habileso da sro Ostwald, qua esis kapabla preventar tro violentoza manifesti di la pasioni, e qua per sua specala sintezo-filozofiala talento havis remarkinda kapableso sizar la principi e granda chefa vidpunti ed impedar la debati perdar su en detaleti.



Ante la kunsidi en Paris facesabis importanta laboro. Sri Couturat e Leau ja en 1903 en Histoire de la langue universelle donabis kritikala rezumo di la sistemi di artificala lingui til lore naskinta e supleis ol en 1907 per Les nouvelles langues internationales. Ni recevis tre multa libri e broshuri pri omna maxim grava lingui propozita, e pluse plura letri de inventinti, de defensanti e de opozanti. La letri adresizita a la Delegitaro kom tala e ne ad individuala membri di la komitato, esis rezumita ed analizita da la sekretarii en pasable granda mashin-skribita broshuro, quan ni recevis cirkum un monato ante la kunveno; ta broshuro anke kontenis kritikala artiklo pri la lora stando di la problemo, qua pose imprimesis sub la titulo Conclusions du rapport. Dum la kunveno anke venis letri, inter altri de la eminenta Angla linguisto Sweet, de Dr. Zamenhof, de la chefo di la Neutralisti Rosenberger. Tale ni havis ne-mikra materialo konsiderenda, ultra plura nepublikigita sistemi prizentita a nia exameno.



La inventinti di linguala sistemi invitesabis asistar o persone o per reprezentanto por defensar sua sistemi. Ta ofro uzesis da Dr. Nicolas (Spokil), sro Spitzer (Parla) e sro Bollack (La Langue bleue); pluse, Dr. Zamenhof igis su reprezentesar da sro de Beaufront, qua dum multa yari propagadis Esperanto; e quaze kom reprezentanto di Neutral venis sro Monseur, profesoro di komparanta linguistiko en Bruxelles; tamen ilua pledo havis la karaktero min di pozitiva defenso por Neutral kam di zeloza ed experta acentizo di la feblaji di Esperanto. De ta diskuti kun exteri du epizodi meritas aparta menciono: Dr. Nicolas emfazizis kom avantajo di sua sistemo fondita sur aprioria principi, ke ol esas konstruktita segun solida studio di la legi di mnemoniko e konseque esas aparte facile memorebla. Tamen il preske ofensesis kande me volis komencar examenar il pri lua propra vortolibro, e tale aparis ke il ne povis memorar la vorti quin il ipsa facabis. Sro Bollack prizentis en tre eloquenta diskurso sua Langue bleue, por la propagado di qua il sakrifikis tre multa pekunio; il finis per deklaro ke mem se il deziras (quale on komprenas) ke sua linguo adoptesez, il tamen volas aceptar la verdikto di la experta komitato, se ol rezultas altramaniere: ca promison il loyale tenis per esar nun eminenta membro di la Ido organizuro en Paris.




Dum la diskuti on balde vidis, ke ne mem un membro di la komitato esis pronta aceptar linguo di la aprioria tipo kontenanta arbitriale selektita vorti, ma ke omni favoris la maxim ampla uzo di la elementi ja internaciona di la naturala lingui. La elekto do restriktesis a lingui de la grupo, di qua la maxim bone konocata reprezentanti esas Esperanto, Neutral, Novilatin ed Universal, qui povas ye multa relati konsideresar kom varianti di la sama linguala tipo. Aparte la du unesma, kom la maxim bone parlaborita e parpensita lingui, finale ludis chef-rolo en la debato, e la avantaji di singla esis komparata kun la altra. Ye favoro di Neutral esis la naturala alfabeto sen cirkonflexita literi, quin Esperanto sola ek la preske cent artificala lingui audacis ofrar a la mondo, pluse la plu naturala selekto di vorti en multa kazi, aparte en la pronomi, ube on forte kritikis la aprioria, tote artificala sistemacho di Esperanto. Ye altra latero en Esperanto plu multo facesis por preventar dusenci; la ofte kruda e ne gracioza vorto-formi di Neutral evitesis, e per uzar omnaloke diferanta finali en la diferanta vorto-klasi on atingis, ke irgu qua unfoye lernis ta facila sistemo povas rapide e sekure orientizar su en la frazi, tale ke klara kompreno rezultas; samtempe la multa finala vokali produktas eufonio e plufaciligas la pronunco ad omna la multa nacioni, di qui la lingui uzas nur rare konsonanti en la fino di vorti.





Tre detale diskutesis la principi pri internacioneso di la vorto-selekto, pri formaco di vorti (derivado) e pri unsenceso. Pri la unesma on aprobis la ideo quan me propozis en Tilskueren, 1905, ke la internacioneso ne devas mezuresar segun la nombro di lingui en qui la vorto trovesas, ma segun la nombro di homi qui per lia hemala linguo konocas ol. La diskuto pri vorto-formaco okupis su aparte pri la diserturo quan sro Couturat publikigis kurta tempo antee, Etude sur la dérivation en Esperanto; olua principi defensesis vinkoze da sro Couturat kontre sro Boirac, qua asertis la supereso di la principo di Zamenhof.


Dum la lasta kunsidi la centro di la diskuti esis la anonima Ido-projeto, qua prizentesis da sro Couturat vice la autoro; nulu ek la membri di la komitato savis altra kozo pri la autoro kam la negativa, ke ol debesis nek a Couturat, Leau, nek ad ula membro di la komitato ipsa. Ol esis speco di Esperanto, en qua egardesis la objecioni quin de multa lateri on ja antee facabis a la linguo di Zamenhof e tale ol montris ye plura punti la dezirita mezo inter Esperanto e Neutral. Per la detal-exameno di ta projeto on tamen ne aprobis ol en omna partikularaji, nek koncerne la gramatiko nek koncerne la selekto di vorti; e ta linguo (nultempe publikigita) konseque en multa punti diferas de ta qua nun konocesas sub la nomo di Ido. (Ca fakto esas memorinda, pro ke multa objecioni direktita kontre la granda chanjemeso di la linguo di la Delegitaro fondesas sur la difero inter la projeto e la finala linguo quankam evidente ne esas yusta tale introduktar nultempe publikigita klado aden la debato).




Pro ke on vidis ke esis neposibla pardiskutar e decidar omna mikra detali sen-nombra, on unionis su pri elekto di plu mikra subkomitato por ta laboro, e pos to on adoptis unanime (do anke kun la voti di la Esperantisti) la sequanta deklaro: "Nula ek la existanta lingui povas aceptesar bloke e sen chanji. Ma la Komitato decidas principe adoptar Esperanto pro olua relativa perfekteso e pro la ampla e multaspeca uzo qua ja facesis di ol, ma sub rezervo di plura chanji exekutenda da la Commission permanente (la supre mencionita subkomitato) en la sinso indikata per la fino di raporto di la sekretarii e per la Ido-projeto, e se posibla akordante kun la linguala komitato Esperantala."



Pro egardo a la kunlaboro kun la Esperantala komitato on decidis ke ca verdikto provizore ne publikigesez. De kompetenta latero on donabis a ni bona espero, ke la Lingva Komitato facile povos konkordar kun ni pri omno esencala, e ni dis-iris ye le 24. oktobro fidema ke balde sucesos uniono di omna amiki di la mondolinguala ideo cirkum la reformita Esperanto.


Ma balde apareskis ke existis en la Esperantala mondo elementi tre enemika kontre ca kunlaboro. Dr. Zamenhof, qua plurfoye deklarabis ke il submisos su, se kompetenta ciencala komitato chanjos ilua linguo "til nerikonocebleso" - Dr. Zamenhof, qua ipsa en 1894 propozabis extreme radikala chanji en Esperanto (de qua chanji plura konkordas kun ti quin ni exekutis) - qua dufoye tam tarde kam en 1906 propozis reformi qui ne publikigesis da la Esperantisti (inter oli me mencionas -e vice -au, evito di la plurala finalo -j : bona patro vice bonaj patroj, kom vice kiel, Anglio vice Anglujo, breva vice mallonga, mem vice malpli, sub vice malsupren) - Dr. Zamenhof, qua mem pos la klozo di nia kunsidi sendabis a ni kelka reform-propozeti en sua linguo - ta sama Dr. Zamenhof nun subite, en januaro 1908, ruptis omna diskuto kun ni, deklaris ke la Delegitaro tote "ne existas" por il, e pos ta tempo il sustenas la rigida nechanjita Esperanto sen eskartar ula ek la defekti quin praktikisti e teoristi konkorde demonstrabis.




La chefa Esperanto-revui kombatis la nova linguo parte per sistematoza silenco pri olua reala naturo, evitante diskuti pri la reala (linguistikala) questioni, parte per serio de personala ataki. (La Dana Esperanto-Revuo longe esis honorinda ecepto de ca ataki.)


La personala ataki koncentris su aparte cirkum sro L. de Beaufront, precipue pos ke on saveskis ke il esis la autoro di la anonima Ido-projeto samtempe kam il reprezentis Dr. Zamenhof avan la komitato. Hike me intencas nek defensar nek kondamnar la morala latero di lua konduto; por me quale por la cetera membri di la Komitato la pure objektala questiono pri la necesa qualesi di la adoptenda linguo sempre esis sole decidiva; e nia finala rezulto absolute ne povus divenar altra, mem se ipsa Dr. Zamenhof asistabus persone avan ni. Ni omni konocis tre bone Esperanto, qua cetere esis forte reprezentata en nia kunsidi, inter altri da rektoro Boirac; ula partisaleso kontre Esperanto ne povas alegesar. Regretinde nula stenografisto asistis por skribar omna nia diskuti en Paris; se existabus oficala stenografala raporto, lore, segun mea ferma konvinkeso, la vasta plumulto de la ataki e kontre de Beaufront e kontre la tota Komitato forfalabus fiaskatre e sen efekto. Lore on vidabus ke nulo en nia diskuti bezonas timar publikeso, ma ke oli esis serioza, solida, objektala diskuti inter kompetenti, qui havis nula altra skopo kam konocesko di la vereso. Fortunoze anke la granda majoritato di la komitatani stacis alte super omnaspeca suspekto.




On dicis tre ofte, ke ni nur darfis selektar inter la ja existanta sistemi, ma ke ni transiris nia kompetenteso exekutanta o propozante chanji en un ek oli; ma a to on povas respondar: nia yuro facar to agnoskesis nedirete da Dr. Zamenhof, kande il insiste pregis ni ne facar grava chanji en Esperanto, e direte da la adheranti di Neutral e di altra sistemi. Nulu kontestabus nia yuro adoptar Neutral kun rezervo di multa chanji, per qui ta linguo proximigesis ad Esperanto - e la finala rezultajo esabus tote la sama kam la nun existanta linguo. Se ni preferis mencionar precize Esperanto kom la fundamento, qua adoptesis en chanjenda formo, to facesis pro egardo a la Esperantisti kun gratitudo pro lia importanta laboro por igar la ideo ipsa di mondo-linguo konocata e populara, e ne pro irga altra kauzo.




Pos la rupto on laboris zeloze por perfektigar la vortolibri e la gramatiko; oli publikigesis en printempo 1908, la unesmi kun prefaco da me, qua rezumis la teoriala fundamento di la linguo. En ol me formulizis unesmafoye la principo qua pose ofte citesis kun aprobo: "LA MAXIM BONA INTERNACIONA LINGUO HELPANTA ESAS TA, QUA EN OMNA PUNTI OFRAS LA MAXIM GRANDA FACILESO A LA MAXIM GRANDA NOMBRO DE HOMI."

Preske samtempe segun propozo da Ostwald e kun programo aprobita da il e da altra membri di la komitato fondesis la revuo Progreso. En ol on diskutis libere e de multa vidpuntio la principi e detali di nia linguo; e balde aparis ke to, kontre quo la maxim multa kritikanti de multa landi maxime objecionis, esis vorti e formi di Esperanto, quin ni lasis durar, kelkafoye kontre nia propra principi. Pos ke Uniono di la amiki di linguo internaciona formacesis, la membri di ol elektis Akademio por decidar pri la linguala questioni diskutita en Progreso, e ta akademio dum la yari pasinta plubonigis multa punti di la linguo, tale ke nun tre mikra laboro restas, se on abstraktas de selekto di vorti por tote specala o teknikala nocioni. Multa Idisti de multa landi helpis rezultigar linguo qua en preske omna relati esas vere ecelanta; inter la maxim serioza e laborema kunlaboreri me volas mencionar nia nefatigebla sekretario e redaktero L. Couturat en Paris, Paul de Jankó en Konstantinopel e Birger Jönsson en Köbenhavn. Esas tre grava emfazizar ke la nuna linguo Ido ne esas laboruro da un individuo, ma rezumo di la esforci di multa yari e di multa homi por produktar linguo tam facila, klara e richa kam posibla - linguo quan e ciencisti e praktikisti povas fidoze rekomendar a la maxim ampla uzo en omna internaciona relati.





GENTOFTE, Köbenhavn, Dania, Junio 1912.